Sortie matinale | Free

6hoo ce matin. * Pourquoi faut-il toujours faire un cauchemar quand on a besoin d’une bonne nuit de sommeil !? *
C’est dans cette humeur que Serena se réveilla. La vielle, elle avait viellé tard. Ces derniers cartons avaient été déballés et ca n'avait pas été de tout repos. De plus, cela lui rapella le jour où elle avait emmenagé avec sa meilleure amie, dans un appartement newyorkais : toutes les deux sur le canapé du salon à rigoler autour de friandise et de boissons. Malheureusement aujourd'hui, son destin ne lui avait pas laissé l’opportunité de se reposer car sa nuit fut terrible. Se réveillant toute les heures, elle en devenait fatiguée d’avoir à dormir … finalement à 6hoo, elle ouvra lentement la porte de sa chambre et s'installa dans le salon. Par la baie vitrée, elle pouvait entendre la pluie frapper de plus en plus fort sur les carreaux, et dévaler le long des trottoirs. En effet, elle ne pouvait que l’entendre car en regardant par la fenêtre elle ne voyait que son propre reflet, tellement il faisait sombre à l’extérieur. C’était le genre d’ambiance qui lui fouttait la frousse, mais courageusement elle se prépara un café et s’assit le fauteuil devant la TV avec une couverture sur les genoux. A cette heure ci … rien de bien passionnant sur les chaines télévisés. De plus, comme elle venait de s’installer, elle n’avait pas encore eut le tems de faire arranger l’antenne qui brouillait l’image. Sans surprise, la TV coupa au bout de quelques minutes à cause de l’orage. Serena en profita pour ouvrir un bouquin qu’elle finit en deux heures. Oh il n’était pas bien épais mais surtout très intéressant et captivant. Ne sachant plus quoi faire, dans un élan de motivation, elle se décida à aller chercher une baguette de pain, pour se préparer les tartines de son petit dejeuné. Petit passage sous la douche, jean, t-shirt, bottes et manteau enfilés, c’est trempée que Serena arriva dans sa voiture. Oui oui, elle n’avait pas fait deux mètres qu’elle avait l’impression de ressortir de sa douche ! * J’y suis, j’y suis ! * Inutile de faire marche arrière maintenant qu’elle était déjà dehors ! Alors, elle tourna dans le quartier pour trouver la boulangerie du coin. Elle tourna, et tourna encore, mais pas de chance, elle ne trouva rien à part une petite superette encore fermée à 9hoo. Enervée d’avoir fait tout ce chemin pour rien, elle tomba alors sur un café. Dans sa voiture, elle avait traversé les rues de la ville, encore plongées dans le noir et seulement éclairées par quelques lampadaires. Moteur et radio arrêtés, Serena prit une respiration avant d’ouvrir la portière à toute vitesse et de pousser la porte du café. C’est comme si le temps s’était arrêté à l’extérieur. A l’intérieur de la pièce, le brouhaha rendait l’atmosphère très chaleureuse et accueillante. Toutes les tables étaient déjà occupées, alors Serena se dirigea vers le comptoir en enlevant son manteau tout mouillé. Elle le posa sur un porte manteau près d’une porte indiquant les toilettes, et s’assit enfin sur un tabouret. Un charmant serveur arriva et elle lui commanda un café bien noir. Son deuxième de la matinée, mais il était bien mérité après ce passage sous la pluie … !
A côté d’elle, deux personnes étaient également assise, dont une qui avait aussi commandé un café, car une autre serveuse apporta les deux commandes en même temps. Miss Van Der Woodsen la remercia et prit une petite gorgée de son liquide brulant. Assez vite elle retira la tasse de sa bouche et tourna sa tête vers la personne sur sa droite :

Hum, je crois que la serveuse à dût confondre nos commandes …

Elle posa la petite tasse sur le comptoir et la fit légèrement glisser vers sa droite

Je pense que ceci doit être pour vous …

Cette nuit, Elsa avait beaucoup réflechi à sa situation. Elle ne voulait pas réintegrer l'Eggplant Hotel, et savait que le travail à Chicago n'était pas simple à trouver. C'était un euphémisme que de dire que le taux de chomage est haut. Bref. Elle avait positivé et pensé que ce n'est pas en se lamentant qu'elle arrangera ses problèmes. Dans son élan de courage, elle décida de chercher un boulot bien remunéré dont elle n'aurait pas honte. Elle s'était endormie comme un loir.
6H54. La pluie l'avait reveillée. Elle fit une grimace, leva son buste et sa tête pour voir ce qui se passait. Elle fit de gros yeux - ou, du moins, les plus gros yeux que l'on puisse faire au réveil - et se leva. Elle marcha vers la fenêtre de sa chambre après avoir enfilé un pegnoir rose, très doux. Elle fit une grimace et 'gromella'. Quel temps. Le ciel était gris, vraiment très gris, nuageux et il pleuvait des cordes. Les gouttes frappaient contre la vitre. Elsa tira les rideaux pour ne plus voir cet abominable spectacle.

# Je suis maudite, ou quoi ? Eh, là-haut, qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que vous vous acharniez comme ça sur moi ? # pensa Elsa, en regardant le plafond. Puis, elle soupira et entra dans la salle de bains. Elle se doucha en vitesse et s'habilla; slim rouge, tee-shirt Rolling-Stones noir à manches longues, bas opaques et vestes mises, elle sortit de chez elle. Courageuse, n'est-ce pas ?
Elsa prenait habituellement le taxi. Mais aujourd'hui, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle se rendit compte qu'elle avait oublié de prendre un parapluie. Elle souffla longuement et courut à toute allure en direction d'un Starbucks. Heuresement, elle connaissait par coeur le chemin qui menait à SC, cet endroit qu'elle aimait tant.
En entrant, elle secoua ses cheveux trempés et s'assit après avoir commandé un café Moka, comme s'habitude. D'accord, elle aurait du éviter cette dépense. Mais bon.. Il ne faut pas s'arrêter de vivre parce qu'on est un peu fauché ! Elsa était dans ses pensées, quand une personne placée près d'elle lui tendit une tasse de café, simple, sans crème fouettée au-dessus.

Non, ce n'est pas à moi. Ce n'est pas ce que j'ai commandé.

Le sourire de Serena était toujours sur ces lèvres, et se voulait amical, un peu comme l'ambiance du café. La main toujours sur la tasse, elle écouta la réponse directe la jeune femme à côté d’elle.

Non, ce n'est pas à moi. Ce n'est pas ce que j'ai commandé.

Châtain, grande, mince, elle avait un peu l’apparence d’une fille que connaissait Serena à New York City. S. reprit sa tasse l’air un peu confus et leva la main pour appeler le serveur.

Oh, désolé, le serveur à dût se tromper.

A ce moment, « the cute boy » arriva face à elle avec un sourire et s’excusa pour son erreur. Dans la minute qui suivit, il revint une troisième fois avec une nouvelle tasse et repartit aussi vite. Serena apporta la tasse encore chaude jusqu’à sa bouche, et eut un moment d’hésitation avant de gouter le liquide noir. Heureusement, sa langue reconnue la bonne saveur du café noir et elle avala une petite gorgée, reposant ensuite sa tasse qui était encore trop chaude pour être savourée à sa juste valeur.
Voilà, il n’y avait rien de plus à faire ni à ajouter. Serena aimait bien cette ambiance, d’un matin froid et pluvieux. Ici elle se sentait à l’abri et c’est cette sensation qu’elle appréciait. Son portable sonna deux fois, lui signalant qu’elle avait un message. Cette petite mélodie sortit la jeune femme de ses pensées et elle ne tarda pas à attraper son téléphone pour regarder qui avait pensé à elle. C’était Nathan, un ami de la jolie brune, qui lui demandait comment se passait sa vie à des centaines de kilomètres de chez elle. Elle sourit. Un sourire timide qui lui rappela la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Ca avait été complètement fou, comme toujours quand ils étaient ensemble. En fait Nathan et elle était très bons amis et pour immortalisé leur dernière journée ensemble à N-Y, ils avaient fait tout et n’importe quoi, juste pour le plaisir. C’est ce qu’elle aimait chez lui, sa spontanéité. Le sourire était à la fois nostalgique mais un peu triste, car elle pensait à eux, à ses amis, et pensait à elle, seule à Chicago. Serena aimait beaucoup la compagnie, elle avait besoin de se sentir entourée, et là elle se retrouvait seule dans une immense ville, et se sentait un peu perdue.
Miss Waldorf referma son clapet de téléphone, pensa qu’elle aurait tout le temps de lui répondre dans la matinée. En fait, elle comptait l’appeler dès qu’elle en aurait l’occasion. Mais là, un client avait ouvert la porte et un air frais était entré dans la salle, tout ce dont elle avait envie c’était de se réchauffer avec son bon café noir …

Elsa posa deux coudes sur le comptoir et mit sa tête dans ses mains. Mais elle retira brusquement son visage à cause de ses mains beaucoup trop humides. Elle grimaça et tourna le haut de son corps pour écouter Serena.

C'est pas grave.

Elle s'était trompée, il ne fallait pas en faire un plat. Serena avait l'air confuse et Elsa lui sourit, pour la rassurer, en quelque sorte. Puis, elle recommanda son Moka. # Pas très compétent, ce serveur. Ouarf, allez, on a tous eu notre 1er p'tit boulot galère. # Elle demanda à la personne assise à sa gauche de lui garder sa place et trottina vers le lavabo. Pas pour se laver les mains, elle n'avait pas besoin de se mouiller encore plus. Non, c'était pour se sécher un peu grâce au sèche-mains éléctrique. Elle mit ses bras, puis ses cheveux, et enfin ses poings. Elle regarda autour d'elle. # La voie est libre # . Elle souleva ses pieds, après avoir reitré ses chaussures. Elle se mit à rire toute seule. Ces sèchoirs éléctriques étaient inutiles et ne fonctionnaient jamais, à moins de rester plus d'une demi-heure à se sécher. Mais c'était amusant. Alors, elle prit son autre pied et répéta l'action qu'elle avait accomplie pour sa jambe gauche.
Après ce petit temps de mise à sec, elle se regarda dans le miroir, toucha ses cheveux et poussa la lourde porte des Toilettes Dames. Elle se posa au même endroit qu'avant et remercia Serena, qui lui avait gardé sa place.

Mercii

dit-elle. Puis le serveur maladroit arriva et lui donna son café. Elle paya directement les quelques dollars que coûtaient cette boisson et but une grande gorgée de celle-ci. Elle ferma les yeux pour déguster. La crème était délicieuse, comme d'habitude, et le café pas trop corsé de même, comme d'habitude.

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